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[article]Honte - In : AFRIQUE XXI, 22 août 2025 (22/08/2025), N°191,
"Chaque Sud-Africain blanc est coupable. Chaque Français est coupable aux yeux des Algériens. Chaque Américain blanc est coupable. La culpabilité s’arrêtera seulement quand le racisme s’arrêtera", extrait du Visage de pierre, de William Gardner Smith, publié en 1963. Le racisme n’a jamais disparu. Mais on aurait pu l'espérer grâce aux avancées de ces dernières décennies, mêmes imparfaites – depuis les indépendances africaines jusqu'à l’élection d’un président noir aux États-Unis. Dans tous les pays, des propos abjects proférés par des politiques se déversent dans les médias. Il ne s’agit plus d’accuser uniquement les propriétaires des médias bruns, mais de responsabiliser celles et ceux qui les approuvent, autant que celles et ceux qui se taisent. https://afriquexxi.info/HONTE
Omniprésente dans les médias et les discours politiques, la question de l’immigration est sans conteste une obsession française. Mais les deux visions principales qui s’affrontent – à l'extrême droite et à l'extrême gauche – pêchent considérablement par distorsion et omissions et peinent à embrasser la dimension globale de ce fait social. Si la surreprésentation de la question de l’immigration est imputable aux médias toujours à l'affût des polémiques, comment justifier son omniprésence dans le discours politique, qui en a fait un enjeu électoral majeur ? Cette évolution du débat s'accompagne d’une polarisation de plus en plus marquée et de la résurgence d’un racisme décomplexé, qui dénonce l’immigration comme un poids pour la France et n’est contré que par une rhétorique utilitariste qui associe immigration et bénéfices économiques. https://afriquexxi.info/Migration-fait-social-total
[article]« Migrants », « réfugiés », « illégaux », « candidats à l’asile »… Comment les politiques et les médias désignent les personnes en déplacement - In : THE CONVERSATION, 10 juillet 2025 (10/07/2025), 10/07/2025,
Les termes utilisés en politique et dans les médias pour désigner les "personnes en déplacement" (formule encore peu répandue en France mais qui tend à s’imposer dans les sphères internationales) ne sont jamais neutres : ils révèlent des rapports de force politiques et idéologiques. L’analyse par l'auteure de plus de 13 000 articles de presse et 3 400 journaux télévisés belges montre la grande diversité des termes utilisés pour désigner les personnes en déplacement (réfugié·e, migrant·e, demandeur·se d’asile, candidat·e à l'asile, migrant·e illégal·e, etc.), une terminologie qui influence profondément le regard porté sur ces personnes. https://theconversation.com/migrants-refugies-illegaux-candidats-a-lasile-comment-les-politiques-et-les-medias-designent-les-personnes-en-deplacement-259166
Selon le tout premier rapport du Panel international sur l’information et l’environnement (IPIE), qui a passé au crible 300 études sur le climat publiées de 2015 à 2025, des informations inexactes sur la nature du changement climatique sont diffusées auprès du public et des décideur·es politiques, afin d'entraver l'action climatique. Cette désinformation climatique émane surtout des entreprises de combustibles fossiles, qui ont employé diverses techniques pour nier la réalité du changement climatique, occulter leur propre responsabilité et retarder les mesures d'atténuation. En outre, ces mêmes entreprises ont eu recours au greenwashing pour se présenter comme des entreprises respectueuses de l'environnement. Plutôt que de nier la réalité du changement climatique, semer le doute sur sa nature, sur ses causes humaines et sur l’efficacité des solutions décarbonées semble prendre progressivement le pas dans l’opinion publique. https://www.novethic.fr/environnement/climat/desinformation-climatique-une-volonte-manifeste-de-semer-le-doute
Ce travail de recherche explore le développement de l’esprit critique chez les élèves du primaire en Belgique francophone, dans un contexte où le greenwashing (l’écoblanchiment) est omniprésent. L'étude évalue un dispositif pédagogique visant à former les élèves au décryptage du greenwashing par l’analyse de publicités. Plus spécifiquement, cette recherche évalue l'acquisition de notions écologiques et la capacité des enfants à repérer le greenwashing sur internet et à transférer ces connaissances dans la conception de publicités "greenwashées". Les résultats montrent une amélioration significative de la compréhension enfantine du phénomène d’écoblanchiment et une attitude plus critique envers la publicité et les pratiques commerciales. https://journals.openedition.org/ere/12097
VOL. 19-2 - 2e semestre 2024 - Varia (Bulletin de ÉDUCATION RELATIVE A L'ENVIRONNEMENT)
[article]Opinion et racisme - In : AFRIQUE XXI, 20 juin 2025 (20/06/2025), N°182,
Selon le 35e rapport de la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH) sur la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie, paru en 2024, l'opinion française est "moins raciste et xénophobe" qu'en 2023 et que de nombreux politiques et médias français. Malgré les événements au Proche-Orient qui continuent d’alimenter une dynamique xénophobe en France, le baromètre de la CNCDH constate un recul des préjugés antisémites, défavorables à la diversité, à l’immigration ou à l'interculturalité. https://afriquexxi.info/Opinion-et-racisme
[article]Règlement de comptes au Sénégal - In : AFRIQUE XXI, 13 juin 2025 (13/06/2025), N°181,
Les tensions entre la presse et le gouvernement sénégalais ont commencé dès l’arrivée au pouvoir des Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), après l’élection en mars 2024 de Bassirou Diomaye Faye à la présidence. Elles ressemblent parfois à un règlement de comptes, sur fond de relations historiquement difficiles entre le pouvoir et les grands médias sous le régime de Macky Sall. Selon l’Association des éditeurs et professionnels de la presse en ligne (Appel), les médias privés sont asphyxiés par des "mesures iniques et inappropriées qui mettent en péril non seulement la survie économique des entreprises de presse, la dignité, l’indépendance et le professionnalisme de ses travailleurs, mais également la liberté d’information, qui constitue un pilier fondamental de la démocratie". https://afriquexxi.info/Reglement-de-comptes-au-Senegal
Les algorithmes sont profondément ancrés dans les écosystèmes numériques et techniques. L'objectif de cet article est de saisir la façon dont les algorithmes sont impliqués dans une multitude d’interactions physiques et sociales. Les erreurs de communication qu’ils peuvent générer, les "bugs" (bogues), les trous dans les boucles numériques et les dysfonctionnements rencontrés par les utilisateur·rices permettent d'appréhender l’infrastructure algorithmique, obligeant à des corrections, voire des détournements, qui vont au-delà des routines de maintenance. L'article propose d’explorer l'écologie des algorithmes sous l’angle des opérations continues nécessaires au maintien des environnements techniques, en tenant compte de leur vulnérabilité et de leur manque de capacité d'adaptation. Une sociologie des algorithmes pourrait explorer utilement les arrangements imprévus et les expérimentations continues des acteur·rices pour s'adapter à l'écosystème numérique. https://journals.openedition.org/socio/17406
La publicité sort apparemment des radars quand il s’agit d’exercer un esprit critique, alors que le débat est vif quand il s’agit de l’emprise du numérique. Qu’est-il advenu de l’analyse de la publicité, de la critique de la société de consommation et de la manipulation des besoins à l'ère numérique ? Élément décisif de l’emprise financière des entreprises du numérique sur la vie sociale, la publicité a comme disparu de la critique, alors que le numérique, qui tire ses revenus de la publicité et alimente des données socioéconomiques ayant un impact sur la vie collective, reconfigure diverses formes de domination et de contrôle de la société. https://journals.openedition.org/socio/17448
À partir d'une enquête réalisée auprès de personnels médicaux, portant sur le développement de solutions d’intelligence artificielle (IA) en radiologie, cet article propose d’examiner l'application concrète des technologies numériques dans le domaine médical. Il explore les transformations en cours, en mettant l’accent sur la redéfinition des métiers et des juridictions professionnelles qu’entraîne la délégation algorithmique. Il révèle que la focalisation sur l'intervention de l’IA dans la prise de décision médicale tend à occulter les débats sur la légitimité de cette délégation ainsi que les divergences d’intérêts entre les acteur·rices en présence. En reliant l’articulation de la délégation en santé à des enjeux économiques et politiques plus larges, l'article met en lumière les dynamiques de pouvoir et les implications sociales associées à l’émergence des technologies numériques. https://journals.openedition.org/socio/17427
Les algorithmes sont présents dans tous les secteurs d'activité humaine. L’enjeu est d'appréhender non seulement ce que les algorithmes font au travail, mais aussi ce qu’ils transforment dans la notion même de travail. L’idée d’une "délégation technique" laisse supposer un transfert et une équivalence entre des pratiques humaines et une intervention algorithmique. Or l’inclusion des algorithmes dans les activités humaines ne se résume pas à une substitution technologique : tous les cadrages des actions humaines, toutes les prises de décision, toutes les projections et toutes les coordinations collectives peuvent être modifiés. https://journals.openedition.org/socio/17399
Cet article propose de mettre en lumière les conséquences des algorithmes de recommandation des réseaux sociaux sur le travail journalistique. Il s’intéresse en particulier à l’expérience de journalistes français, à travers une enquête commencée lors des protestations des Gilets jaunes en 2018, dont les effets ont été amplifiés par les algorithmes des réseaux sociaux et qui ont ritualisé la violence à l’égard des journalistes depuis. Après un rappel du fonctionnement des algorithmes de recommandation et de leur portée, l'article questionne la manière dont ils mettent à mal le travail de priorisation et de production libre de l’information par les journalistes professionnel·les. https://journals.openedition.org/socio/17441
Cet article s'intéresse à l’introduction de dispositifs soutenus par l’intelligence artificielle (IA) dans l’action publique en France. Le recours à des outils algorithmiques de prise de décision par les pouvoirs publics est susceptible d’avoir des effets structurels profonds sur le fonctionnement de l’État et ses relations avec le public. L'article examine les cadres institutionnels et les pratiques des administrations impliquées dans les principaux projets d’automatisation de l’action étatique, ainsi que les discours de légitimation des acteur·rices concerné·es. Il interroge aussi le potentiel transformateur des innovations liées à l’IA pour divers métiers et missions de l’administration publique, ainsi que leurs effets sur l’image de l’État bureaucratique. https://journals.openedition.org/socio/17434
Comparativement aux femmes nord-américaines ou européennes, les femmes des pays arabes sont largement représentées dans les technologies de l'information et de la communication (TIC) et dans le secteur informatique. L'article vise à expliquer pourquoi cette disparité, qualifiée de "paradoxe d'égalité de genre" par les chercheur·es, est prévalente dans les pays où "l'égalité de genre" est la moins respectée, selon les statistiques de l'Indice d'écart de genre du Forum économique mondial. Les formations, expériences et trajectoires professionnelles des femmes dans le secteur des TIC et de l'informatique sont dues à différentes raisons : les opportunités économiques, le désir de développement personnel et d'indépendance et, plus important, le désir de changement social par leur contribution à la modernisation de la société. https://merip.org/2025/06/unpacking-the-gender-paradox-behind-arab-women-in-tech/
[article]Partir ou mourir, le terrible choix des lanceurs d’alerte au Kenya - In : AFRIQUE XXI, 26 mai 2025 (26/05/2025), 26/05/2025,
Nelson Amenya, réfugié en France pour sa sécurité, a dénoncé un scandale à 2 milliards de dollars révélant, grâce à des fuites de documents, comment les alliés du président kényan William Ruto cédaient discrètement l’aéroport international Jomo-Kenyatta au groupe indien Adani, moyennant le versement de pots-de-vin. Comme d'autres lanceur·ses d'alerte, Amenya a dénoncé publiquement la corruption endémique des élites kényanes et a préféré l'exil au risque d'être emprisonné à l'issue d'un procès truqué. Comme le confie Suba Churchill, directeur du Centre national de la société civile : "La plupart des lanceurs d’alerte finissent par être pris pour cible par les institutions qui sont censées les protéger. Et parce qu’ils exposent souvent les personnes au pouvoir, les représailles sont rapides et brutales". https://afriquexxi.info/Partir-ou-mourir-le-terrible-choix-des-lanceurs-d-alerte-au-Kenya
Des formats de catalogage aux standards d’échange de données, le paysage normatif des bibliothèques connaît de profondes mutations. En France, l'Agence bibliographique de l'enseignement supérieur (Abes), dont la mission inclut de veiller au respect des normes dans les opérations de signalement des collections documentaires de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (ESR), occupe une position privilégiée pour observer les évolutions du paysage normatif sur le long terme. Elle adapte ses pratiques et son expertise pour accompagner ces évolutions, tout en contribuant activement à la définition des normes de demain. https://abes.fr/wp-content/uploads/2025/05/revue-arabesques-117.pdf
L’expansion rapide des contenus numériques au cours de la dernière décennie a transformé la manière de créer, gérer et partager l’information. Le volume considérable de données numériques produits quotidiennement a introduit de nouveaux défis en matière d’organisation et de préservation des connaissances. Les identifiants traditionnels (ISBN ou DOI) restent essentiels pour le catalogage d’ouvrages mais ils n’ont pas été conçus pour gérer la complexité de l’écosystème numérique actuel. Le Code international normalisé de contenu (ISCC) comble cette lacune, en liant les identifiants existants aux actifs numériques, ce qui permet d’identifier les contenus de manière unique et reproductible via des algorithmes "open source", favorisant ainsi l’interopérabilité. https://abes.fr/wp-content/uploads/2025/05/revue-arabesques-117.pdf
La norme est une affaire collective, qui prend toute sa mesure à l’échelle internationale mais qu'il est difficile d'explorer lorsqu'on tente d'identifier les acteur·rices et lieux d’élaboration des standards. Visant à définir et renforcer les bonnes pratiques professionnelles, la Fédération internationale des associations et institutions de bibliothèques (IFLA) a créé en 2012 un Comité consultatif de normalisation composé d’expert·es, dont la mission est de coordonner la production interne de normes, afin de guider les professionnel·les de la documentation et de l'information dans leurs métiers respectifs. https://abes.fr/wp-content/uploads/2025/05/revue-arabesques-117.pdf
