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[article]Dépendances fossiles agricoles - In : LA DECROISSANCE, avril 2024 (01/04/2024), N°208, P. 10
Depuis les années 1950, le nombre, la taille et le poids des engins agricoles a crû de façon vertigineuse. Après avoir longtemps résisté, car la traction animale favorisait l'autonomie et la réparabilité d'engins simples, évitait le tassement des sols, les agriculteurs d'Amérique du Nord et de l'Europe de l'Ouest ont adopté les modèles productivistes : concentration des parcelles, diminution de la population agricole, dépendance au pétrole et au gaz, faciles d'accès, multiplication par 9 des engrais azotés entre 1950 et 1973, effondrement parallèle des cultures de légumineuses. La crise du pétrole de 1973 ébranle quelque temps ce modèle. Dans ce contexte, sous l'influence de l'écologie, on prône l'agriculture biologique, on calcule le rendement en fonction de l'énergie primaire. Cela ne dure pas et très vite, avec l'aide du syndicat dominant, on se tourne vers les nouveaux OGM (organismes génétiquement modifiés) , l'agriculture connectée, et le génie génétique. Le nombre d'exploitations, réduit à 400 000, continue de s'effondrer. Aucune réflexion n'est menée sur des relations repensées entre villes et campagnes.
[article]Au Mexique, comment une épidémie du caféier a accéléré la déforestation ÖKTEM, Berk - In : THE CONVERSATION, 21 mars 2024 (21/03/2024), 21/03/2024,
Au Mexique, comme dans les régions tropicales, l’extension des zones agricoles pour la caféiculture et la cacaoculture est la première cause de déforestation, ce qui a un impact sur le réchauffement climatique et représente une érosion irrémédiable de la biodiversité. La crise de la rouille du caféier au Mexique est une illustration de la vulnérabilité des systèmes agroforestiers et des conséquences environnementales des politiques agricoles. Dans une étude récente, les auteurs se sont penchés sur les conséquences de cette maladie causée par un champignon microscopique (Hemileia vastatrix) sur la déforestation au Mexique, qui a augmenté de 32 % par an entre 2012 et 2018, en particulier dans les zones où était pratiquée l’agroforesterie. Par ailleurs, la déforestation accrue est aussi la conséquence de la stratégie d'expansion sponsorisée par le gouvernement, qui repose sur le remplacement des caféiers traditionnels par des hybrides robustes à la rouille. https://theconversation.com/au-mexique-comment-une-epidemie-du-cafeier-a-accelere-la-deforestation-221374
A partir d'une étude empirique basée sur une recherche qualitative auprès de cent femmes de groupements féminins au Sénégal, ce travail examine le rôle du financement dans la durée du maraîchage biologique et de la riziculture. Les résultats montrent que l'appui technique et financier des ONG ne suffit pas et que les agricultrices doivent chercher d'autres sources financières.
En 2012, le gouvernement brésilien a inauguré le plan ABC, dont le fer de lance est le programme ABC. Ce dernier vise à octroyer des fonds aux agriculteurs pour les encourager à adopter des pratiques "décarbonées". Cette étude montre que la création de cet instrument ne constitue pas une rupture avec les pratiques antérieures mais renforce la dualité de l'agriculture brésilienne (agrobusiness/agriculture familiale). Le plan et le programme ABC ont donné lieu à un "changement par superposition" dans le cadre de la politique agricole brésilienne.
Il existe encore peu de travaux de recherche et de publications sur le financement des transitions agricoles et alimentaires dans les pays du Sud qui résultent d'observations de terrain. Les articles de ce dossier présentent un éclairage sur le sujet en fonction des localisations géographiques et des pratiques financières. Trois contributions traitent de questions globales ou d'autres contextes que l'Afrique, une quatrième renvoie à une expérience africaine. In fine, même si les perspectives en matière de financement des transitions agricoles et alimentaires dans les Suds apparaissent plutôt sombres, de nouvelles pistes existent pour sortir d'une triple impasse : impasse de financement par le marché, impasse de la finance publique, impasse du financement vert.
Cet article interroge les effets de l'inclusion numérique financière sur la productivité agricole d'un panel de 18 pays de l'Afrique subsaharienne choisi pour la période 2015-2020. Les résultats obtenus par des méthodes économétriques montrent que l'utilisation des services bancaires par internet contribue significativement à la croissance de cette productivité. Ce constat suggère de stimuler la transformation agricole dans ces pays en promouvant les services financiers numériques en fonction des besoins des agriculteurs.
A partir de données issues de l'Observatoire mondial des soutiens publics à l'agriculture et à l'alimentation, cet article analyse le fonctionnement actuel de ces soutiens tout en évaluant dans quelles mesures ils sont orientés vers la promotion de systèmes agricoles durables. Au niveau global, on constate les différences de soutien et le manque d'outils et de dispositifs financés pour accélérer les transitions agricoles.
Depuis plusieurs décennies, l'Afghanistan est l'un des pays qui font face au double défi de conflit armé et de catastrophes naturelles dues au changement climatique. Concernant les personnes déplacées internes à Herat, une ville situé à l'ouest de l'Afghanistan, le déplacement est dû au changement climatique, à la persistance du conflit, mais aussi à la conjugaison des deux. L'article revient sur les mesures prises par les personnes déplacées internes en partenariat avec les communautés d'accueil, pour résoudre les défis complexes imposés par cette situation. Elles concernent en particulier les adaptations de la population à la raréfaction de l'eau et à l'accès limité aux sources d'énergie, ainsi que la mise en œuvre de solutions durables d'abaissement des températures dans l'habitat et de préservation de la nourriture. https://odihpn.org/publication/climate-change-adaptations-in-displacement-a-case-study-from-herat-afghanistan/
Le comté de Garissa est situé au nord-est du Kenya, dans un climat semi-aride à aride, confronté aux impacts du changement climatique (augmentation des températures, épisodes de pluie erratique et de sécheresse prolongée), qui entraîne une sévère dégradation de l'environnement et le déplacement des populations locales. Dans ce comté, le pastoralisme (élevage nomade ou semi-nomade) fait vivre 95 % de la population, qui dépend du commerce du bétail et de ses produits dérivés (viande, lait et cuir). Cependant, les épisodes de sécheresse entraînent des pertes de bétail, ce qui représente un défi économique pour les communautés et la région. Cet article analyse la façon dont le changement climatique (en particulier les sécheresses sévères) impacte les communautés pastorales dans le comté de Garissa, en croisant les dynamiques climatiques avec les questions liées au pastoralisme, au genre, à l'(im)mobilité et au conflit. https://odihpn.org/publication/climate-immobility-gender-and-conflict-a-look-inside-pastoralist-communities-in-garissa-county-kenya/
Le changement climatique et la migration sont des sujets émotionnels hautement politisés. Les projections sur les mouvements de populations dus au changement climatique évoquent des centaines de millions de personnes migrantes et réfugiées climatiques, sources de chaos et d'insécurité, qui dominent dans l'inconscient collectif. Mais ce narratif est trompeur et risque d'entraîner des défauts de protection des migrant·es climatiques, et surtout une perte d'efficacité des actions coordonnées pour lutter contre les effets du changement climatique. Certes, l'insécurité alimentaire, les crises de l'eau, les épisodes d'inondation et de sécheresse, la raréfaction des ressources peuvent conduire à des conflits, qui aggravent encore les déplacements de population, alimentant en retour les conflits entre les populations hôtes et les réfugié·es. Pour autant ces chiffres alarmants donnés en pâture aux opinions publiques engendrent-ils une réponse adaptée et des actions concertées ? Ces actions visent-elles à protéger les migrant·es climatiques ou à contourner le problème ? https://odihpn.org/publication/how-narratives-on-climate-mobility-are-contributing-to-a-failure-to-protect/
L’Ecowap, politique agricole de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), s’inscrit dans une perspective de souveraineté alimentaire, en cherchant à assurer l’essentiel de la couverture des besoins alimentaires d’une population appelée à doubler à l'horizon 2050. Face aux impacts du changement climatique et aux risques d'insuffisance alimentaire, la CEDEAO mène quatre grands projets qui mobilisent les principes de l’agroécologie et de l’agriculture intelligente. Dans un entretien avec la rédaction de Grain de sel, Massandje Touré-Litsé, commissaire de la CEDEAO aux Affaires économiques et à l’Agriculture, donne son opinion sur les enjeux politiques des transitions à l’échelle de la région et les défis à relever pour accélérer la transition agroécologique. https://www.inter-reseaux.org/wp-content/uploads/Interreseaux-GDS-No85-FR-p10-11.pdf
En dix ans, le concept d’agroécologie a beaucoup évolué en Afrique de l'Ouest, dans les politiques agricoles, dans les dynamiques sociétales, comme dans les pratiques. Cependant, les États et les institutions n’investissent pas assez dans l'accompagnement de la dynamique des transitions agroécologiques. Mamadou Goïta analyse les rapports de force à l'œuvre sur le terrain, les blocages et résistances au changement, les conflits persistants entre le pastoralisme et l'agriculture paysanne sédentaire, les risques d'un néocolonialisme des multinationales de l'agrobusiness fournisseuses de pesticides, mais aussi les éventuelles complémentarités entre les transitions agroécologiques et le concept d'agriculture intelligente face aux impacts du changement climatique. https://www.inter-reseaux.org/wp-content/uploads/Interreseaux-GDS-No85-FR-p6-7.pdf
En Afrique de l’Ouest et du centre, l'utilisation des pesticides augmente bien plus vite que la progression des alternatives agroécologiques : leur utilisation en Afrique de l'Ouest a été multipliée par vingt entre 1993 et 2021 (selon FAOSTAT) avec des effets catastrophiques sur la santé des personnes et sur l'environnement. Face à ces constats préoccupants, le RECA Niger et le groupe Alterpestimed-AVSF, au sein duquel agronomes, vétérinaires, agriculteur·rices et éleveur·ses travaillent sur le sujet du "moindre, meilleur usage des pesticides et médicaments vétérinaires, et le développement d'alternatives", tentent d’agir en partenariat avec les organisations paysannes locales. https://www.inter-reseaux.org/wp-content/uploads/Interreseaux-GDS-No85-FR-p20-23.pdf
Le Réseau des chambres d’agriculture du Niger (RECA) s’intéresse depuis une dizaine d’années aux questions phytosanitaires pour accompagner les transitions agroécologiques des systèmes maraîchers. Lors d'une visite de terrain, le RECA a mis en évidence un modèle alternatif, le "maraîchage au féminin", qui se caractérise par un objectif mixte d’autoconsommation et de complément de revenu, par la commercialisation d'une dizaine de plantes comestibles cultivées en permaculture. Ce maraîchage au féminin allie des processus écologiques (synergies entre les plantes, cultures en étages pour une maximisation de l’utilisation du soleil et de l’eau, recyclage des résidus, utilisation de matières organiques) aux savoir-faire féminins (connaissance et domestication des plantes, association des cultures, conservation des sols, fertilisation naturelle). https://www.inter-reseaux.org/wp-content/uploads/Interreseaux-GDS-No85-FR-p15-16.pdf
Au Niger, l’élevage représente un enjeu majeur en termes d’emploi, de revenu des ménages ruraux et de sécurité alimentaire. La demande en lait des consommateur·rices est en constante augmentation, mais elle reste essentiellement satisfaite par les importations. Il existe cependant de réelles opportunités pour développer la filière lait locale dans la périphérie de Niamey. Cet article propose une analyse des possibilités au niveau de l’exploitation de l’agroécosystème et du système alimentaire nigériens, en essayant d'évaluer le niveau de transition agroécologique auquel se situe la filière lait. https://www.inter-reseaux.org/wp-content/uploads/Interreseaux-GDS-No85-FR-p34-35-2.pdf
La demande croissante des consommateur·rices en produits sains pourrait inciter davantage les agriculteur·rices à adopter des pratiques agroécologiques, de même les distributeurs et les entreprises de restauration se disent intéressés par des produits maraîchers de meilleure qualité. Mais cela suppose de créer des systèmes de commercialisation qui connectent mieux les producteur·rices aux marchés urbains. À Madagascar, les initiatives en cours mettent en lumière les défis à relever pour favoriser la distribution innovante et durable de produits maraîchers de qualité. https://www.inter-reseaux.org/wp-content/uploads/Interreseaux-GDS-No85-FR-p28-29.pdf
Le natural farming (agriculture naturelle), appelé jusqu’en 2019 zéro budget natural farming (ZBNF), est un mouvement agroécologique ambitieux qui a émergé ces dernières années dans le sud de l’Inde. L'État de l’Andhra Pradesh s’est fixé pour objectif de convertir 6 millions d’agriculteur·rices et 8 millions d’hectares à l’agroécologie d’ici à 2027. L'article interroge sur les conditions nécessaires pour développer cette approche agroécologique sur la totalité du territoire de cet État. Une équipe de chercheur·ses de l'Institut Agro-Montpellier analyse en détail les questions soulevées par ce plan à l’ampleur inédite, mais non généralisable à l'échelle du pays. https://www.inter-reseaux.org/wp-content/uploads/Interreseaux-GDS-No85-FR-p36-37.pdf
N°85 - 2023/2 - Sur la piste des transitions écologiques (Bulletin de GRAIN DE SEL)
Si, en Afrique, l’agroécologie est de plus en plus proposée comme alternative pour développer durablement les systèmes agricoles, elle soulève encore des questions et des controverses, notamment sur sa productivité et sa possibilité de transformer l’agriculture à grande échelle. Cet article revient sur différents projets menés en Afrique visant, d’une part, à caractériser la diversité des systèmes de production agroécologiques et, d’autre part, à co-concevoir avec les partenaires locaux des systèmes agroécologiques innovants. https://www.inter-reseaux.org/wp-content/uploads/Interreseaux-GDS-No85-FR-p8-9.pdf
Dans la zone sahélienne du Burkina Faso, l’ONG Terre verte développe l'aménagement du bocage sahélien agroécologique, à travers la gestion communautaire de terres dégradées. Le modèle conjugue un investissement à long terme dans l’écosystème et une protection des cultures. L'expérience de ces périmètres bocagers a permis la récupération des sols dégradés et une meilleure conservation des sols. Au sud de Madagascar, le Gret (Professionnels du développement) et le CTAS (Centre technique agroécologique du Sud) font la promotion de pratiques agroécologiques par la mise en place de brise-vents naturels pour protéger les cultures des phénomènes climatiques. L'article présente ces deux études de cas et revient sur les questions centrales du foncier et de la gestion des terres. https://www.inter-reseaux.org/wp-content/uploads/Interreseaux-GDS-No85-FR-p13-14-2.pdf
