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[article]Leçons nord-coréennes JOINAU, Benjamin - In : LA VIE DES IDÉES, 11 novembre 2025 (11/11/2025), 11/11/2025,
Les sciences sociales fondent leurs recherches à partir de données collectées principalement sur le terrain. En Corée du Nord, la fermeture du pays, la surveillance d’État et l’instrumentalisation entravent la recherche, ce qui oblige les chercheur·es à se poser des questions de méthodologie, afin de poursuivre l’engagement scientifique sur place par tous les moyens autorisés. Dans cet article, les auteur·es partagent leur expérience d’une vingtaine d’années, qui leur a permis de revisiter leur méthode appliquée des sciences sociales à la Corée du Nord, ainsi que la manière de penser le terrain (accompagnement obligatoire d'un guide nord-coréen, pression psychologique, surveillance accrue, discours multiples et revisités sur l'histoire du pays, etc.). https://laviedesidees.fr/Lecons-nord-coreennes
La société demande de plus en plus à la recherche d'être responsable, orientée vers la résolution efficace des problèmes, tout en s'intéressant aux crises globales du climat et des inégalités, ce qui pousse les organismes de recherche à repenser leurs stratégies d’impact. C’est le cas des institutions de recherche agricole, telles que le Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, France), l’Embrapa (Empresa Brasileira de Pesquisa Agropecuária, Brésil) et l’AGROSAVIA (Corporación Colombiana de Investigación Agropecuaria, Colombie). Leur mission est d’améliorer les performances des systèmes éco-agro-alimentaires dans toutes les dimensions du développement durable mais leurs évaluations restent souvent centrées sur des lignes de recherche spécifiques et des indicateurs de performance, sans réelle réflexion sur les théories du changement permettant d’évaluer les impacts. Ce bulletin vise à appréhender la culture de l'impact au niveau des organisations agricoles internationales et de l’écosystème mondial de recherche agricole. https://revues.cirad.fr/index.php/perspective/article/view/37958/38673
Au Mexique, l'éducation des enfants à l'environnement se caractérise par des pratiques éducatives "réductionnistes, décontextualisées et dépourvues d’une perspective critique sur la relation d'interdépendance humaine avec l'environnement". Cette éducation trouve racine dans l'approche purement naturaliste des sciences de la nature et de la vie, telle que prescrite dans le programme de l’enseignement primaire. Or une alternative est possible, qui passe par la complémentarité des apports à la fois théoriques et méthodologiques de la philosophie pour enfants et de l'éducation en plein air, pour contribuer à la formation d’une écocitoyenneté dès la petite enfance. https://journals.openedition.org/ere/11955
VOL. 19-2 - 2e semestre 2024 - Varia (Bulletin de ÉDUCATION RELATIVE A L'ENVIRONNEMENT)
[article]Archéologie : une discipline loin d’être hors-sol - In : LE COURRIER DE L'UNESCO, juillet-septembre 2025 (26/06/2025), S.N.,
Comme toutes les sciences humaines, l'archéologie avance au gré de découvertes et de nouvelles perspectives qui bousculent les certitudes passées. L’idée selon laquelle les chasseurs-cueilleurs étaient dépourvus d’intelligence ou que l’agriculture aurait favorisé une concentration du pouvoir est aujourd’hui remise en cause. Si l’archéologie est une science, c’est avant tout une démarche humaine, influencée par les idées préconçues et les récits de celles et ceux qui interprètent, voire réinterprètent, la signification des découvertes à l'aune de leurs propres connaissances au fil des siècles. https://courier.unesco.org/fr/articles/archeologie-une-discipline-loin-detre-hors-sol
Au cours des dernières décennies, un tournant participatif transnational, appelé recherches-actions-participatives, a gagné de nombreux domaines de la société. Instrumentalisée par des politiques réformistes d'inspiration néolibérale, cette volonté d’associer les sujets de l’enquête à la production de connaissances en auto-participation veut contribuer à la légitimation de savoirs et de pratiques collaboratives. Toutefois, elle constitue aujourd’hui une menace pour les sciences humaines et sociales, dès lors qu’elle prend la forme d’une injonction accentuant la déprofessionnalisation. Un autre usage de la participation est-il possible ? https://journals.openedition.org/jda/14586
Le narratif technoscientifique qui présente les projets agricoles comme neutres, objectifs et universels, ainsi que son approche réductionniste par les sciences cartésiennes imposent une vision occidentale qui méprise les savoirs agricoles issus d'autres cultures. L'article propose de décrypter la justification politique de ce narratif technoscientifique simpliste puis d’explorer une approche relationnelle à l'agriculture, qui s'inspire de la philosophie politique (au sens de Bruno Latour, Isabelle Stengers ou Cornélius Castoriadis), afin de valoriser l’autonomie, les conceptions et les savoirs des communautés autochtones, ainsi que leurs relations holistiques à l'environnement. https://journals.openedition.org/ethiquepublique/8974
La notion de souveraineté renvoie à la détention d'un pouvoir suprême et inconditionnel. Principe fondateur des États et fruit d'une longue maturation historique, il implique l'organisation intérieure des gouvernements et les relations entre États. Les deux guerres mondiales ont conduit à la construction d'un édifice multilatéral fondé sur la souveraineté de chaque État. Mais si les organisations internationales comme l'ONU ont permis de mener à bien la décolonisation, elles semblent aujourd'hui à bout de souffle et incapables de faire face au retour de la violence dans les relations internationales et aux grands défis planétaires comme les migrations et le changement climatique. D'où la tentation du repli sur soi qui favorise le nationalisme, le populisme, terrains favorables à l'extrême droite.
[outil pédagogique] : dossier, livret pédagogique Guide d'activités en éducation à la citoyenneté mondiale en lien avec les nouveaux référentiels destinés aux enseignant·es de l'enseignement primaire (P5-P6) Enabel, - BRUXELLES (BELGIQUE) : ENABEL, 2025, 48 P.
En 2023, la Fédération Wallonie-Bruxelles a introduit de nouveaux référentiels de compétences en primaire, qui présentent des liens avec le référentiel d'éducation à la citoyenneté mondiale. Pour accompagner leur mise en œuvre, BeGlobal-Enabel a créé un guide pédagogique pour les enseignants de ces niveaux. Ce guide, qui fait suite à des initiatives similaires pour d'autres niveaux, propose 15 fiches d'activités croisant les apprentissages des référentiels avec les objectifs de l'ECM. Ces activités, directement utilisables en classe, visent à développer des compétences clés dans divers domaines (français, arts, maths, sciences, philosophie, citoyenneté, pensée critique, connaissance de soi et apprentissage) afin de former des citoyens responsables, solidaires et ouverts.
Public : Cycle 3 (8-10 ans);6ème/5ème;Enseignant / animateur
https://beglobal.enabel.be/wp-content/uploads/2025/04/20250402-Guide-P5-P6-Web.pdf
Le thème de l’écologie dans un dialogue philosophique semble porteur de "tensions épistémologiques et émotionnelles" spécifiques, qui pourraient aider ou gêner l’argumentation philosophique des lycéens. Le propos de cet article est de décrire et de mieux comprendre l’influence du thème abordé sur les pratiques argumentatives, à partir de l’analyse d’un corpus composé de trois dialogues observés en classe de philosophie en France. https://journals.openedition.org/ere/11400
La pratique du dialogue philosophique (PDP) est un outil pédagogique en éducation à l'environnement. Néanmoins, les pédagogies classiques se heurtent à certains obstacles tant pour l'intégration de la PDP en classe que pour celle de l'éducation à l'environnement. Ce travail de recherche vise à documenter les freins potentiels et les recommandations à prendre en compte dans le cadre d’un projet éducatif environnemental qui ferait appel à la PDP. Il s'appuie sur une recension de la littérature existante, en classant les obstacles et les recommandations par catégories, afin de les mettre en relation. https://journals.openedition.org/ere/11527
Cet article explore le potentiel pédagogique et philosophique de textes écrits par des scientifiques-écrivaines, telles que Lynn Margulis, Suzanne Simard et Robin Wall Kimmerer, pour susciter l’émerveillement et l’engagement écocitoyen. En révélant le rôle méconnu d’êtres vivants comme les bactéries, les champignons ou les arbres, ces textes peuvent provoquer un questionnement philosophique sur notre rapport au vivant. L’émerveillement qu’ils suscitent peut nourrir une "pensée attentive" envers la biodiversité et un désir d’agir en sa faveur. Intégrés dans une démarche d’éducation à l’environnement, croisant approches littéraires, philosophiques et scientifiques, ces textes offrent des ressources pour développer une écologie de l’attention et de la réciprocité. https://journals.openedition.org/ere/11487
Cet article analyse l'origine, le développement et la légitimation sociale et technique de l’agrivoltaïsme, sur la base de trois sources d'information : l’espace médiatique, le savoir scientifique et les dispositifs techniques. Ce travail de recherche montre que l'origine de l’agrivoltaïsme remonte aux difficultés de développement du photovoltaïque au sol et que son développement s'explique par la viabilisation technique et scientifique de l’ombre des panneaux solaires sur la productivité agricole. Alors que le processus de légitimation n’est pas terminé, l'article analyse les témoignages d'apprentissages par les acteurs de la filière, avec l’émergence d'un discours critique puis d'une vision politique tenant compte de ces argumentaires. https://journals.openedition.org/developpementdurable/24653
L’objectif de ce travail de recherche est d’interroger le potentiel et les limites de l’usage des pratiques du dialogue philosophique dans le contexte d’une éducation écologique, qui contribuerait à la "formation de personnes consciemment reliées au monde". Cet article vise à esquisser les contours d’une pédagogie de la rencontre où les êtres humains et les êtres autres qu’humains peuvent se rencontrer, s’enrichir de leurs différences et composer un monde commun. Il se propose de lancer un défi aux systèmes d’éducation dominants, en formulant les principes fondamentaux d’une pédagogie alternative de la rencontre et en interrogeant les pratiques du dialogue philosophique dans l'éducation à l'environnement. https://journals.openedition.org/ere/11345
Face à une crise sociale et écologique sans précédent, le monde de l’éducation est de plus en plus contraint de repenser ses fondements et ses pratiques, afin de s'éloigner des certitudes apportées par la science et adopter une vision plus organique ouvrant sur une éducation écologique. Une telle éducation vise à contribuer au développement de nouvelles formes de relations humaines empreintes de respect, de réciprocité et d’harmonie avec tout l'environnement (humain et non humain). En prenant appui sur les réflexions des théoriciennes écoféministes Carolyn Merchant et Pauline Phemister, cet article propose des éléments de réflexion quant aux implications de la philosophie naturaliste de Leibniz (tout est harmonie dans la nature et rien n'est sans raison) pour le déploiement d’une éducation résolument écologique. https://journals.openedition.org/ere/11288
Comment la recherche doit-elle évoluer pour mieux participer à la transformation des systèmes et des régimes alimentaires ? En quoi l’agroécologie nourrit-elle ces réflexions ? Soulignant les limites des sciences agronomiques conventionnelles, le chercheur Patrick Bottazzi propose différentes manières d’élaborer les savoirs, qui ne se limitent pas aux approches scientifiques conventionnelles mais incluent également les savoirs locaux et les sciences humaines et sociales, pour adopter une vision plus large et plus inclusive des problématiques étudiées. https://www.inter-reseaux.org/wp-content/uploads/GDS-No86-16-17.pdf
L'auteur s'appuie sur l'itinéraire de Wernher Von Braun, qui a dirigé le centre de vol spatial de la NASA de 1958 à 1970, pour montrer comment d'anciens ingénieurs nazis, exfiltrés par les Etats-Unis notamment, après la seconde guerre mondiale, ont pleinement participé à la recherche spatiale. Il souligne que la recherche actuelle, qui marie fonds publics et privés, repose sur l'hypothèse spéculative d'une exploitation de ressources en hélium enrichi par exemple et plaide pour un distinguo entre recherche scientifique et commerciale.
