Résumé : |
Dans les années 1980, paradoxalement sous un gouvernement de gauche qui avait renoncé à la dialectique de la lutte des classes, le conflit social semblait avoir fait long feu : développement du chômage, déclin des syndicats et organisations politiques se conjuguaient pour mettre un frein à la contestation sociale. Pourtant, dès le début des années 1990, de nouvelles formes de contestation apparaissent : associations de chômeurs, de "sans toit", de "sans papiers", mais aussi soutien de certains syndicats à ces associations. Nouvelles formes mais aussi nouveaux moyens d'action : de coups de force en actions médiatiques, de "lobbying" à l'organisation de manifestations via Internet, le champ des potentialités s'élargit. Si ces mouvements se nourrissent tous d'une indignation légitime, l'auteur y voit aussi un risque : celui d'envisager toutes les actions, de manière indiscriminée, à travers le prisme de l'humanitaire. Si l'on assiste à certaines dérives, justifiées notamment par le principe "la légitimité prime la légalité", le mérite principal de ces mouvements a été l'introduction de nouvelles thématiques au cours de l'agenda politique. Si les alternatives proposées par les altermondialistes apparaissent comme un catalogue à la Prévert, la légitimité de leurs revendications implique que les autorités publiques en tiennent compte pour impulser une réelle dynamique aux exigences démocratiques. |