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[texte imprimé]L'État criminel : les génocides au XXe siècle TERNON, Yves, - PARIS : SEUIL, 1995/01, 451 P.
L'auteur analyse d'abord le phénomène ethnocidaire sur le terrain du droit, en partant de la définition donnée par Lemkin en 1944. Dans la deuxième partie, il analyse le concept même de génocide par une approche sociologique et psychanalytique ; il en démonte les mécanismes, décrit les exécutants, les complices, les spectateurs. La troisième partie traite de quatre génocides : celui des juifs auquel est associé celui des tziganes, celui des Arméniens, celui des Cambodgiens par les Khmers rouges et les différents génocides en Union soviétique. Dans la quatrième partie, sont traités les "massacres génocidaires" du passé et de l'histoire récente, à travers le monde. Le dernier chapitre "Prévention du génocide" peut-il laisser place à un peu d'espoir ?
L'enquête qui est à la base de cet ouvrage a été menée dans la partie turque du Kurdistan et se rattache au problème général de l'éradication de toute identité (collective surtout) qui entre en concurrence avec l'Etat-nation affirmé arbitrairement. Dans le cas des Kurdes, il s'agit d'un déni culturel entretenu avec violence depuis 1923 (traité de Lausanne). Une première partie rappelle l'histoire de la société et de la culture kurdes pour l'ensemble du Kurdistan (langue, religion, structure sociale, etc...). La deuxième partie étudie l'origine du déni culturel en Turquie depuis le début du siècle. La troisième partie fait état de la situation engendrée et de la vitalité d'une conscience et d'une culture kurdes.
Figure de proue du mouvement démocrate kurde, Medhi Zana a passé onze années consécutives dans les geôles turques. De 1980 à 1991, il note les interrogatoires, les répressions violentes, le sadisme des geôliers et la solidarité entre les détenus dans les diverses prisons où il a été incarcéré.
Ce dossier est une compilation de divers documents dont la problématique centrale reste la question des Kurdes en Turquie face aux échéances du rapprochement avec l'Union européenne. La répression des Kurdes est évoquée largement (notamment à l'aide de témoignages) et la politique nationale critiquée.
Après avoir défini certaines notions telles que "racisme" ou antisémitisme, l'auteur analyse le discours, l'imaginaire et la science face au racisme. Il fait ensuite une description des principaux cas de racismes et de génocides à travers l'histoire, des conquistadors jusqu'au conflit de l'ex-Yougoslavie. Enfin, l'auteur se penche sur les problèmes du racisme en France, avant de rappeler les moyens qui existent pour lutter contre ce fléau.
L'auteur a recueilli des témoignages de victimes torturées. Son but est de mieux faire connaître ce qu'est la torture et comment elle s'exerce dans le monde aujourd'hui. Il apporte également des explications sur les conflits au Rwanda et en Turquie.
Tandis qu'entre un million et un million et demi de réfugiés sont revenus dans leurs pays en 1992, trois millions d'autres ont dû partir de chez eux, portant à dix-huit millions le nombre de réfugiés de par le monde. Derrière ces chiffres se trouve un problème découlant d'un contexte politique et économique plus large : Pourquoi tant de populations déracinées ? Pourquoi abandonnent-elles leurs communautés, leurs familles, leurs biens pour la vie difficile et incertaine de l'exilé ? L'auteur examine plus particulièrement la situation des réfugiés dans plusieurs régions : en Afrique (à la suite des conflits dans la corne de l'Afrique, au Liberia, en Afrique australe, en Namibie, au Mozambique), en Asie (Afghanistan, Vietnam, notamment), en Amérique latine (Amérique centrale et du Sud), au Moyen-Orient (Palestiniens, mais aussi Kurdes), en Europe enfin, à la suite de l'éclatement de l'Union soviétique et du Pacte de Varsovie. Dans le dernier chapitre, elle propose aux différents intervenants (ONG, Eglises, UNHCR) des solutions alternatives au système actuel.
En août 1990, le dictateur irakien Saddam Hussein envahit le Koweït, provoquant ainsi un conflit qui devient vite international avec l'intervention des Etats Unis. Qu'y a-t-il derrière les ambitions régionales du dirigeant irakien ? Ce livre retrace avec précision les différentes étapes du conflit et le contexte économique, social, culturel dans lequel il s'est produit. L'auteur s'interroge également sur le marché fructueux des ventes d'armes à l'Irak et sur l'avenir de ce pays. La question des Kurdes, peuple sans état, est également abordée.
L'exode de 1991 a remis les Kurdes à la une de l'actualité. Mais ce n'était qu'un des très nombreux exodes de ce peuple partagé entre plusieurs Etats. Ce livre reprend l'historique du peuple kurde, analyse la situation présente et fait le point sur ses spécificités, en particulier la littérature.
Les Kurdes n'ont pas d'existence officielle, ils sont écartelés entre l'Iran, l'Irak, la Turquie et la Syrie. La guerre du golfe a provoqué leur exode massif pour échapper aux exactions des forces de Saddam Hussein. Un rapport sur la situation des Kurdes au Moyen-Orient a été demandé par l'Institut de Recherche des Nations-Unies pour le développement social, dont l'ouvrage présente le résultat d'enquête. L'auteur dresse ici un bilan historique, social et économique du problème kurde.
[texte imprimé]La Question kurde PICARD, Elizabeth, - BRUXELLES (BELGIQUE) : COMPLEXE, 1991, 164 P.
Les Kurdes sont vingt à vingt-cinq millions. La zone de peuplement kurde d’un seul tenant s’étend sur une partie de l’Irak, de la Syrie, de l’Iran et de la Turquie. Outre cette zone centrale, les grandes villes de ces pays comptent d’importantes populations kurdes, ainsi que l’Iran dans certaines provinces du nord. La diaspora kurde en Europe est évaluée à 600 000 personnes. Au vu de ces données, les auteurs considèrent la question kurde comme une question politique, et pas seulement humanitaire. Après la guerre en Irak s'est révélé un conflit interne à l’Irak, où nul ne savait avec quelle violence la Garde républicaine irakienne matait les Kurdes au nord du pays, mais où la communauté internationale pouvait voir les images de ces millions de Kurdes en fuite devant le danger d’extermination chimique ou de massacre. Cet ouvrage tente de montrer les mouvements de résistance kurde à la recherche d’une mobilisation nationale, leur organisation, les modalités de leur lutte contre les quatre États, leur insertion dans un Moyen-Orient conflictuel et hostile, ainsi que leur résonance sur la scène internationale.
A la fin de la Seconde Guerre mondiale, le retrait des troupes iraniennes du Nord-Ouest de l'Iran permet aux Kurdes de déclarer l'indépendance de leur république le 22 janvier 1946. La République kurde (ou République de Mahabad) est proclamée mais écrasée moins d'un an plus tard par l’armée iranienne, soutenue par les États-Unis. Les combattants kurdes de Moustafa Barzani, qui ont dû se replier d’Irak, réussissent à se réfugier en Union soviétique, à laquelle ils demandent assistance pour continuer la lutte. Mais cette alliance avec l’Armée rouge provoque un désaccord avec de nombreuses tribus kurdes. Cet ouvrage de référence sur le Moyen-Orient permet d'appréhender les racines du nationalisme kurde et de comprendre l'histoire récente de l'Iran et de l'Irak.
[texte imprimé]Les faubourgs de l'histoire : Tiers-mondismes et tiers-mondes CHALIAND, Gérard, - PARIS : CALMANN LEVY, 1984, 273 P.
Le tiers-mondisme n'est plus à la mode. Ce phénomène est dû à la fin de l'illusion lyrique (Algérie, Cuba), à l'émergence d'Etats dont la nature est totalitaire (Ouganda, Guinée, Cambodge des Khmers rouges, Iran), à l'oppression de minorités (Kurdes, Arméniens) et au développement économique médiocre à l'opposé de ce qui était espéré. Cet ouvrage évalue tous ces thèmes sans manichéisme et regroupe une série de textes de 1965 à 1984.
L'auteur présente l'histoire du peuple kurde. Une partie de l'ouvrage est consacrée à la description des partis politiques kurdes selon les États, de leur implantation ainsi qu'aux mouvements d'étudiants, de travailleurs ou autres qui dépassent le cadre d'un État. Il est difficile de résumer l'histoire, les structures ou le programme de ces formations dont les objectifs vont de la simple reconnaissance de l'identité culturelle comme en Syrie à la revendication d'un Kurdistan indépendant en passant par l'autonomie octroyée, tant bien que mal, en Irak ou revendiquée avec drames en Iran. Le cas du peuple kurde illustre de manière aiguë les limites de l’État-nation comme les difficultés extrêmes de le remettre en œuvre sous peine d'ouvrir un processus pouvant aisément mener à la dislocation de bien des entités politiques actuelles, surtout dans cette région du Proche et Moyen-Orient.
Cet ouvrage propose de donner la parole à des intellectuels kurdes eux-mêmes. Il leur laisse examiner sans indulgence la politique kurde de régimes aussi différents que ceux de Damas, Bagdad, Téhéran ou Ankara.
Le peuple kurde, héritier d'une culture originale très riche, est partagé entre la Turquie, l'Iran, l'Irak. Les poèmes présentés ici sont des poèmes épiques où les Kurdes excellent par le sens descriptif, la force dramatique jointe à la rigueur verbale.
[article]Iran : révoltes populaires sans lendemain et fragmentations des mouvements JAFARI, Ali - In : ALTERNATIVES SUD, 4e trimestre 2020 (01/12/2020), VOL. 27-2020/4, P. 91-104
En Iran, dix ans après le "mouvement vert", les soulèvements de 2017 et 2019 révèlent un glissement des contestations du régime vers la province et les classes populaires sur des enjeux sociaux économiques. Le discrédit des dirigeants réformistes, l'absence de coordination des mouvements sociaux, la brutalité de la répression, nourrissent une désespérance qui aboutit à des explosions de colère spontanées et éphémères.
Les Kurdes sont systématiquement réprimés depuis 1920 (sauf peut-être, en Syrie, sous mandat français). Est-ce enfin la chance pour eux de mener à bien un combat national auquel ils n'ont jamais renoncé ? En étant désormais les alliés les plus sûrs de la coalition contre Daesh en Syrie et en Irak et avec l'appui de leurs combattantes, ils sont devenus des acteurs majeurs dans la région. Mais, avec une multiplicité d'intervenants, la Turquie, l'Iran et l'Arabie saoudite, tous les scénarios sont possibles.
La nouvelle orientation de la confédération démocratique (ou marxiste-léniniste) au Rojava divise le PKK mais conserve une relative unité. En 2014 est signée la charte du Rojava, qui entérine l'autonomie démocratique dans trois cantons et instaure une Haute commission électorale. L'offensive de Bachar al Assad a permis la reconstruction de la Syrie mais a fragilisé l'alliance entre l'Union européenne et militants kurdes. L'Union-Européenne a décidé la prudence avec Ankara, dont le sort politique est incertain, depuis l'accord entre Bachar al Assad et la Russie et la disparition des Forces armées du Rojava, ce qui pourrait favoriser la résurgence de l'État islamique dans la région.
