[texte imprimé]La cause des sans papiers
SIMEANT, Johanna,
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PARIS : PRESSES DE SCIENCES PO,
1998,
504 P.
Les mouvements de "sans-papiers", découverts par le grand public à la faveur de l'actualité récente, n'ont en fait pas cessé depuis le début des années 1970 de prendre la forme de grêves de la faim collectives. Cet ouvrage s'interroge sur les conditions sociales et politiques de ces mobilisations à priori improbables, compte tenu de la précarité qui caractérise les sans-papiers. Un premier angle d'attaque consiste à dresser la sociologie des sans-papiers, militants ou simples irréguliers "de base", afin de comprendre ce qui a pu favoriser la prise en charge collective de leurs intérêts. Le recours aux grêves de la faim est tout particulièrement analysé. Le caractère collectif de ces grêves, leur déroulement presque systématique dans les églises, leur longueur sont autant de caractéristiques qui contraignent le déroulement des mouvements de ce type. L'attention aux pratiques protestataires apparaît ainsi comme un moyen d'éviter les oppositions stériles qui envisagent l'action collective soit au travers d'un prisme exclusivement "identitaire", soit au travers d'un prisme "utilitaire". Il reste enfin à comprendre comment la cause des sans-papiers a été l'objet, au cours de ces vingt-cinq dernières années, d'investissements particulièrement fluctuants de la part de la gauche française. L'audience dont a bénéficié le mouvement de Saint-Bernard ne doit pas faire oublier, à l'inverse, combien la cause des sans-papiers n'a jusqu'à présent reçu de soutiens qu'avant-gardistes ou marginaux. L'analyse des trajectoires individuelles de certains militants français montre bien pourquoi et comment la cause des étrangers en situation irrégulière a pu constituer un enjeu crucial pour certains militants, souvent les plus "hérétiques" au sein de leurs espaces politiques et associatifs. (résumé de l'éditeur).
Les mouvements de "sans-papiers", découverts par le grand public à la faveur de l'actualité récente, n'ont en fait pas cessé depuis le début des années 1970 de prendre la forme de grêves de la faim collectives. Cet ouvrage s'interroge sur les conditions sociales et politiques de ces mobilisations à priori improbables, compte tenu de la précarité qui caractérise les sans-papiers. Un premier angle d'attaque consiste à dresser la sociologie des sans-papiers, militants ou simples irréguliers "de base", afin de comprendre ce qui a pu favoriser la prise en charge collective de leurs intérêts. Le recours aux grêves de la faim est tout particulièrement analysé. Le caractère collectif de ces grêves, leur déroulement presque systématique dans les églises, leur longueur sont autant de caractéristiques qui contraignent le déroulement des mouvements de ce type. L'attention aux pratiques protestataires apparaît ainsi comme un moyen d'éviter les oppositions stériles qui envisagent l'action collective soit au travers d'un prisme exclusivement "identitaire", soit au travers d'un prisme "utilitaire". Il reste enfin à comprendre comment la cause des sans-papiers a été l'objet, au cours de ces vingt-cinq dernières années, d'investissements particulièrement fluctuants de la part de la gauche française. L'audience dont a bénéficié le mouvement de Saint-Bernard ne doit pas faire oublier, à l'inverse, combien la cause des sans-papiers n'a jusqu'à présent reçu de soutiens qu'avant-gardistes ou marginaux. L'analyse des trajectoires individuelles de certains militants français montre bien pourquoi et comment la cause des étrangers en situation irrégulière a pu constituer un enjeu crucial pour certains militants, souvent les plus "hérétiques" au sein de leurs espaces politiques et associatifs. (résumé de l'éditeur).
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