[article]Transformer l'agriculture familiale
MISSER, François - In :
DEFIS SUD,
juin-juillet 2014 (01/06/2014),
N°119,
P. 7-30
Pour prouver que l'agriculture familiale est un modèle à défendre, il faut convaincre les Etats de mener des politiques volontaristes et souveraines de rénovation de l'agriculture. La première étape d'une politique efficace consiste à identifier les forces et les faiblesses de l'agriculture familiale, pour mieux savoir comment la transformer utilement. C'est ce que préconise Mamadou Goïta, le directeur de l'Irpad/Afrique dans un entretien. Les exploitations familiales savent très bien faire preuve de dynamisme social et économique. Les assemblées de famille qui se déploient actuellement au Sénégal en sont une des meilleures illustrations, si l'on en croit le témoignage de Nadjirou Sall, agriculteur sénégalais. Cependant, l'agriculture familiale doit affronter un défi majeur : l'abandon des terres par les jeunes générations d'agriculteurs qui préfèrent migrer vers les grands centres urbains. Il est urgent de rendre ce système agricole plus attractif en créant des emplois. Tout n'est pas négatif dans l'urbanisation rapide des pays du Sud : elle entraîne la création d'espaces hybrides, mi-villes mi-villages, qui ont un rôle à jouer dans le développement et la modernisation de l'agriculture. On assiste là à la naissance de trois types d'agriculture : une horticulture de survie, une agriculture commerciale sur des parcelles plus grandes, une petite agriculture mixte, pour l'autoconsommation et pour la rente. A l'opposé, le gouvernement congolais projette la création de parcs agro-industriels financés par des investisseurs privés étrangers. Cette politique agricole est combattue par les associations de défense de l'agriculture familiale. En Bolivie, le Plan national de développement, semble favoriser les petits, dans le cadre d'un programme qui a comme pilier fondamental la souveraineté alimentaire. Mais, en même temps, le cadre juridique avantage les entreprises privées nationales et internationales. Au Burkina Faso, des organisations ont su créer des liens durables avec le marché et travaillent à faire de l'agriculture familiale une source de revenu solide, enrichissante pour tous leurs membres, avec la solidarité comme valeur fondamentale. C'est également l'objectif de l'initiative AGIR au Sahel (Alliance globale pour l'Initiative Résilience) fondée à Bruxelles en 2012. Ainsi, à l'heure actuelle, 70% des personnes en situation de pauvreté extrême (moins de 1,25 dollar par jour) dépendent de l'agriculture. Face à cette situation d'urgence, le Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) propose d'investir dans la petite agriculture afin de garantir de la nourriture pour tous à long terme.
Pour prouver que l'agriculture familiale est un modèle à défendre, il faut convaincre les Etats de mener des politiques volontaristes et souveraines de rénovation de l'agriculture. La première étape d'une politique efficace consiste à identifier les forces et les faiblesses de l'agriculture familiale, pour mieux savoir comment la transformer utilement. C'est ce que préconise Mamadou Goïta, le directeur de l'Irpad/Afrique dans un entretien. Les exploitations familiales savent très bien faire preuve de dynamisme social et économique. Les assemblées de famille qui se déploient actuellement au Sénégal en sont une des meilleures illustrations, si l'on en croit le témoignage de Nadjirou Sall, agriculteur sénégalais. Cependant, l'agriculture familiale doit affronter un défi majeur : l'abandon des terres par les jeunes générations d'agriculteurs qui préfèrent migrer vers les grands centres urbains. Il est urgent de rendre ce système agricole plus attractif en créant des emplois. Tout n'est pas négatif dans l'urbanisation rapide des pays du Sud : elle entraîne la création d'espaces hybrides, mi-villes mi-villages, qui ont un rôle à jouer dans le développement et la modernisation de l'agriculture. On assiste là à la naissance de trois types d'agriculture : une horticulture de survie, une agriculture commerciale sur des parcelles plus grandes, une petite agriculture mixte, pour l'autoconsommation et pour la rente. A l'opposé, le gouvernement congolais projette la création de parcs agro-industriels financés par des investisseurs privés étrangers. Cette politique agricole est combattue par les associations de défense de l'agriculture familiale. En Bolivie, le Plan national de développement, semble favoriser les petits, dans le cadre d'un programme qui a comme pilier fondamental la souveraineté alimentaire. Mais, en même temps, le cadre juridique avantage les entreprises privées nationales et internationales. Au Burkina Faso, des organisations ont su créer des liens durables avec le marché et travaillent à faire de l'agriculture familiale une source de revenu solide, enrichissante pour tous leurs membres, avec la solidarité comme valeur fondamentale. C'est également l'objectif de l'initiative AGIR au Sahel (Alliance globale pour l'Initiative Résilience) fondée à Bruxelles en 2012. Ainsi, à l'heure actuelle, 70% des personnes en situation de pauvreté extrême (moins de 1,25 dollar par jour) dépendent de l'agriculture. Face à cette situation d'urgence, le Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) propose d'investir dans la petite agriculture afin de garantir de la nourriture pour tous à long terme.
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Exemplaires (1)
Code-barres | Cote | Support | Localisation | Disponibilité |
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54184 | CM Défis sud N°119 | autres textes imprimés | 34 - CDTM (Montpellier) | Exclu du prêt |