[article]État des résistances dans le Sud : Amérique latine
SVAMPA, Maristella ; LIENDO, Roxana - In :
ALTERNATIVES SUD,
4e trimestre 2017 (01/12/2017),
VOL. 24-2017/4,
184 P.
Les latino-américanistes sont partagés. Prises par le haut, les reconfigurations à l’œuvre en Amérique latine ces deux ou trois dernières décennies poussent à un certain optimisme. Économiquement, la tendance est à la croissance, à la stabilité relative des grands indicateurs, à l'émergence des puissances régionales et à la valorisation des richesses des sols et des sous-sols. Politiquement, le souvenir des dictatures et des régimes militaires s'éloigne, l'heure est à la paix et à la consolidation démocratique. Les gouvernements progressistes majoritaires jusqu'à récemment ont œuvré au retour de l’État, à une récupération de la souveraineté et à une meilleure intégration régionale. Socialement enfin, la période a enregistré une diminution de la pauvreté et un gonflement des classes moyennes. Prises par le bas, les mêmes configurations désolent. La croissance, boostée par l'explosion chinoise et l'augmentation de la demande mondiale, repose sur des politiques extractivistes ; on parle d'une re-primarisation des économies du continent qui entraîne une dépendance structurelle vis-à-vis des exportations et des cours du marché mondial. La démocratie politique, même jeune, est minée par la lassitude et l'insatisfaction populaire, la corruption, les velléités réactionnaires et l'extension des zones de non-droit. La pauvreté a reculé grâce à des politiques redistributives en période de cours élevés, mais cela n'a pas jugulé le creusement des inégalités, les dégâts socio-environnementaux des politiques extractivistes, les flambées de violence et le narco-trafic. C'est dans ce contexte défavorable que les mouvements sociaux ou écologistes cherchent à s'affirmer.
Les latino-américanistes sont partagés. Prises par le haut, les reconfigurations à l’œuvre en Amérique latine ces deux ou trois dernières décennies poussent à un certain optimisme. Économiquement, la tendance est à la croissance, à la stabilité relative des grands indicateurs, à l'émergence des puissances régionales et à la valorisation des richesses des sols et des sous-sols. Politiquement, le souvenir des dictatures et des régimes militaires s'éloigne, l'heure est à la paix et à la consolidation démocratique. Les gouvernements progressistes majoritaires jusqu'à récemment ont œuvré au retour de l’État, à une récupération de la souveraineté et à une meilleure intégration régionale. Socialement enfin, la période a enregistré une diminution de la pauvreté et un gonflement des classes moyennes. Prises par le bas, les mêmes configurations désolent. La croissance, boostée par l'explosion chinoise et l'augmentation de la demande mondiale, repose sur des politiques extractivistes ; on parle d'une re-primarisation des économies du continent qui entraîne une dépendance structurelle vis-à-vis des exportations et des cours du marché mondial. La démocratie politique, même jeune, est minée par la lassitude et l'insatisfaction populaire, la corruption, les velléités réactionnaires et l'extension des zones de non-droit. La pauvreté a reculé grâce à des politiques redistributives en période de cours élevés, mais cela n'a pas jugulé le creusement des inégalités, les dégâts socio-environnementaux des politiques extractivistes, les flambées de violence et le narco-trafic. C'est dans ce contexte défavorable que les mouvements sociaux ou écologistes cherchent à s'affirmer.
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