[texte imprimé]Oppression et culture en Haïti
CASIMIR, Jean,
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PARIS : CENTRE DE DOCUMENTATION INTERNATIONALE SUR LE DEVELOPPEMENT, LES LIBERTES ET LA PAIX (CEDIDELP),
S.D.,
344 P.
L'étude s'attache à montrer la spécificité de la structure idéologique de Haïti et par extension de l'ensemble des pays ayant subi la traite esclavagiste et le colonialisme. A l'inverse de la culture unidimentionnelle en Occident, Haïti illustre de manière exemplaire la multidimensionnalité de la culture des PED. Alors que la culture se donne à voir en Occident comme relativement homogène et monolithique, elle se présente dans les sociétés en développement comme foncièrement bigarrée, du fait de la particularité de la structure sociale de ces sociétés où se côtoient tradition et modernité. S'agissant d'Haïti, la dichotomie tradition/modernité vient de la constitution, pendant la traite, d'une société marronne s'opposant au monde de la plantation et perpétuant une tradition héritée du continent africain. Avec la société marronne, l'ancien captif exprime sa différence culturelle dans la sphère privée de la communauté libérée du carcan esclavagiste. Quelle que soit la distance temporelle séparant la société haïtienne actuelle de l'origine de cette coupure tradition/modernité, celle-ci perdure aujourd'hui dans l'opposition lettré/illettré. Par ailleurs, au niveau institutionnel, les deux pôles école/famille se présentent comme profondément hétérogènes. Ils véhiculent deux visions du monde : l'un est une manifestation de l'espace public dominant, alors que l'autre se révèle le vecteur transmettant les normes spécifiques qui régissent la sphère privée où évoluent les dominés.
Cet ouvrage appréhende le concept de culture opprimée, en mettant en exergue que ce n'est pas parce qu'il se soumet aux exigences de la vie publique que le dominé perçoit la rationalité politique de cet espace public, avec lequel il est obligé de transiger.
L'étude s'attache à montrer la spécificité de la structure idéologique de Haïti et par extension de l'ensemble des pays ayant subi la traite esclavagiste et le colonialisme. A l'inverse de la culture unidimentionnelle en Occident, Haïti illustre de manière exemplaire la multidimensionnalité de la culture des PED. Alors que la culture se donne à voir en Occident comme relativement homogène et monolithique, elle se présente dans les sociétés en développement comme foncièrement bigarrée, du fait de la particularité de la structure sociale de ces sociétés où se côtoient tradition et modernité. S'agissant d'Haïti, la dichotomie tradition/modernité vient de la constitution, pendant la traite, d'une société marronne s'opposant au monde de la plantation et perpétuant une tradition héritée du continent africain. Avec la société marronne, l'ancien captif exprime sa différence culturelle dans la sphère privée de la communauté libérée du carcan esclavagiste. Quelle que soit la distance temporelle séparant la société haïtienne actuelle de l'origine de cette coupure tradition/modernité, celle-ci perdure aujourd'hui dans l'opposition lettré/illettré. Par ailleurs, au niveau institutionnel, les deux pôles école/famille se présentent comme profondément hétérogènes. Ils véhiculent deux visions du monde : l'un est une manifestation de l'espace public dominant, alors que l'autre se révèle le vecteur transmettant les normes spécifiques qui régissent la sphère privée où évoluent les dominés.
Cet ouvrage appréhende le concept de culture opprimée, en mettant en exergue que ce n'est pas parce qu'il se soumet aux exigences de la vie publique que le dominé perçoit la rationalité politique de cet espace public, avec lequel il est obligé de transiger.
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